Υγεία και ασθένεια κατά τον Ρουσσώ

Page de garde de l'édition du Discours (Amsterdam, Marc Michel Rey, 1755)

[N]ous nous donnons plus de maux que la médecine ne peut nous fournir de remedes! Lʼextrême inégalité dans la maniere de vivre, lʼexces dʼoisiveté dans les uns, lʼexces de travail dans les autres, la facilité dʼirriter & de satisfaire nos appétits & notre sensualité, les alimens trop recherchés des riches, qui les nourrissent de sucs échauffans & les accablent dʼindigestions, [53] la mauvaise nourriture des pauvres, dont ils manquent même le plus souvent, & dont le défaut les porte à surcharger avidement leur estomac dans lʼoccasion, les veilles, les exces de toute espece, les transports immodérés de toutes les passions, les fatigues & lʼépuisement dʼesprit, les chagrins & les peines sans nombre quʼon éprouve dans tous les états, & dont les ames sont perpétuellement rongées: voilà les funestes garans que la plupart de nos maux sont notre propre ouvrage, & que nous les aurions presque tous évités en conservant la maniere de vivre simple, uniforme & solitaire qui nous étoit prescrite par la nature.

👉 Jean-Jacques Rousseau (1755), Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, §52-53.

Σελ. 83 της έκδοσης από τη Σύγχρονη Εποχή